Des amitiés ciblées. Concours de tir et diplomatie urbaine dans le Saint-Empire, XVe-XVIe siècle
Jean-Dominique Delle Luche
Brepols, Studies in European Urban History, vol. 51, 382 p
Prix : 96€
Les concours de tir à l’arbalète et à l’arquebuse sont une forme majeure de divertissement et de compétition de l’Europe urbaine de la prémodernité. Cet ouvrage constitue une synthèse sur le phénomène dans les espaces germanophones du Saint-Empire aux XVe et XVIe siècles. Compétition sportive interurbaine (satisfaisant dans l’ensemble les critères retenus dans l’historiographie du sport), le concours de tir peut être un évènement banal et saisonnier, mais son organisation est lourde d’enjeux économiques, diplomatiques, confessionnels, notamment du point de vue de la hiérarchie urbaine et territoriale du Saint-Empire (villes libres, villes de résidence des princes, Confédération suisse). L’ouvrage propose une analyse des différents processus de décision au sein des conseils et des chancelleries des villes-hôtes ou invitées, des interactions sur le champ de tir ou dans l’espace urbain, des phénomènes d’émulation entre acteurs. Il propose également une analyse de la documentation spécifique aux concours de tir : lettres d’invitation, registres de tireurs quantifiant leurs performances, littérature de circonstance.
Jean-Dominique Delle Luche, ancien élève de l’école normale supérieure, est docteur en Histoire et Civilisations de l’EHESS. Sa thèse a été dirigée par Pierre Monnet au sein du GAHOM (actuel AHLOMA) et préparée pendant mes quatre ans comme doctorant chargé d’enseignement puis ATER à mi-temps au sein de la mention Histoire de l’EHESS, avait été soutenue en novembre 2015.Ses recherches portent sur les espaces germanophones entre 1300 et 1800 et plus particulièrement sur l’histoire urbaine.
Table of Contents
2. L’amitié entre les lignes : invitations et communication
3. La ville accueillante : les invités et leurs hôtes
4. La compétition : règles, usages et pratiques sportives
5. Du grand spectacle à la kermesse : le concours et ses divertissements secondaires
6. Immortaliser le concours : de l’écrit pratique au souvenir symbolique
7. Conclusion. Plaisir des bourgeois et gloire de la ville